La présence jersiaise en Gaspésie |
Témoignage de monsieur Olivier |
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Témoignage de monsieur Le Gresley |
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Témoignage de monsieur Le Gros |
M. LeGros naquit en Jersey, et fut élevé à Southampton. Il arriva à Gaspé en 1920 et travailla pour les Robin, à Cape Cove, pendant les premières années de son séjour au pays. Monsieur LeGros travailla successivement ensuite à Anse-à-Beaufils et à Sainte-Adélaïde, autrefois Anse-aux-Basques à cause des Basques qui y faisaient la pêche. En 1924-25, il était à l'Anse-au-Griffon (Griffon Cove pour les anglais). Il demeura, par la suite, à plusieurs endroits et, en 1936, se maria à New Port. Quand, en 1946, la Compagnie était en difficultés financières, M. LeGros retourna à Paspébiac où il fut nommé assistant du gérant général. En 1963, il est gérant général, poste qu'il occupa jusqu'à sa retraite. M. John LeBreton est son assistant durant cette période et lui succède dans sa charge avec le titre de "président" plutôt que "gérant-général" ou "directeur-gérant". M. LeGros souligne l'importance du sel venant du Portugal et de l'Espagne. La salaison de la morue exigeait un produit salin d'une qualité cristalline spéciale provenant de l'évaporation de l'eau de mer et disponible surtout dans les pays cités plus haut. Des vaisseaux portugais et espagnols chargés de sel, arrivaient à la Côte au mois d'avril et reprenaient la mer en août avec des cargaisons de poisson salé. Mentionnons aussi que la fréquentation dominicale d'une église ne faisait loi qu'en des endroits dotés d'un temple anglican ou protestant. M. LeGros signale ce point lorsqu'il soutient que Hymann n'appliquait pas ce règlement à cause de la différence d'environnement social, et l'on pourrait sans doute en dire autant pour LeBoutillier et pour Fruing. Il n'y avait en effet, ni église anglicane ni église protestante dans la plupart des villages où ces compagnies avaient des établissements; elles n'avaient donc pas les mêmes exigences religieuses que les Robin, en ce qui a trait aux contrats d'emploi; un catholique pouvait s'y embaucher. |
Témoignage de monsieur et madame Michel |
Ce couple nous fera connaître un nouvel aspect de la vie gaspésienne à cette période de l'histoire: il s'agit de l'agriculture. M. Michel arrivait de Jersey en 1913 comme fermier, engagé par la compagnie Robin et sous contrat pour deux ans et demi. Il se rappelle qu'à ce moment Messieurs Collas et Mauger travaillaient au bureau de Jersey et que Monsieur Hamon, le gérant général, y passait ses hivers. En 1913, le fermier chez Robin gagnait $15.00 par mois plus le gîte et le couvert. Les menuisiers, les forgerons et les fermiers étaient mieux rémunérés que les apprentis-commis et cela pour les raisons suivantes: ils étaient déjà formés à leur métier, le travail de la terre, dur et ingrat, était plus ardu qu'à l'Île de Jersey, et de plus, limités par leur métier, ces hommes n'avaient pas de possibilité d'avancement. Par ailleurs, ils étaient liés par un engagement semblable à celui des commis, et ils devaient s'en acquitter coûte que coûte. Le fermier des Robin était obligé de voir à la subsistance des employés en faisant produire la terre; il devait aussi avoir soin des chevaux et du bétail. Monsieur Michel s'enrôla dans l'armée canadienne en 1915 et y resta jusqu'en 1919 où il revint au pays et servit à Paspébiac et Grande-Rivière. En 1930, comme le système agricole de la compagnie tendait à disparaître, M. Michel fut promu à un nouvel emploi. Il devint "beach master" à Grande-Rivière et servit la compagnie avec la même fidélité qui l'avait caractérisé comme "head farmer". Le "beach master" avait pour rôle d'inspecter le travail de la "grave" et d'en faire rapport aux Robin. Il voyait ainsi aux intérêts de la Compagnie. M. Michel décrit sa vie de travail avec les Robin en ces termes: "24 hours a day, 7 days a week, overtime and no pay". Son ouvrage comme toute la vie de ce temps-là, était sans complication. Le fermier soignait le bétail et cultivait son jardin comme s'il en avait été le propriétaire: la viande coûtait 0.10 la livre, les oeufs 0.10 la douzaine et le beurre 0.18 la livre: et cependant, selon lui: "One did a living as well as to-day". M. Michel nous décrivit les goélettes qui arrivaient au printemps; les marins travaillaient à la grève où ils réparaient leur bateau pendant l'été, et l'automne venu, repartaient pour l'Europe avec une cargaison de poisson. La dernière de ces goélettes, selon M, Michel, portait le nom de E.J.B., initiales de la femme de M. Bouillon: Eliza Jane Bisson. Deux points d'une certaine importance ressortent de l'interview avec M. Michel:
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Témoignage de monsieur Manning |
M. Bert Manning fait aussi partie de la petite communauté jersiaise de Paspébiac, avec M. et Mme Michel, M. LeGros et M. Olivier. M. Manning naquit à Sainte-Marie (Jersey). Il vint au Canada en 1916 et fut bientôt envoyé à Port-Daniel par Robin. En 1917, nous le trouvons à Percé et à l'automne de 1918, à Gascons. Il revint ensuite à Paspébiac où il demeura jusqu'en 1920. Par la suite, on le retrouve à Port-Daniel, à la Côte Nord et à Rivière-au-Renard. En 1924, il rentre à Jersey, et occupe la fonction de comptable chez J.W. Huelin pendant un an. Au printemps de 1926, il est de retour chez Robin à Paspébiac. Après son mariage en 1928, il est envoyé à la Côte Nord, et, comme gérant à Magpie, il lui incombe de fermer définitivement le magasin de cet endroit en 1930. II se souvient des quatre goélettes de pêche de la Compagnie Robin. Elles avaient pour noms: "Coronation", "Paspébiac", "Speedy", et "E.J.B.". M. Manning était parfois chargé de la classification du poisson qui venait des vingt et un magasins de la compagnie et dont il fallait remplir les bateaux d'expédition. II y avait trois catégories de poisson: la première était destinée à l'Europe, la deuxième à l'Amérique du Sud et la troisième était vendue aux Indes ou servait à l'approvisionnement d'hiver des pêcheurs de la Côte de Gaspé. Cette classification se faisait sur le pont du bateau, à l'automne. Le travail était dur à cause des intempéries. Pour se réchauffer, on allait, à la demi-heure, boire une tasse de café. |
Témoignage de monsieur Becquet |
M. John Becquet naquit à First Tower (faubourg de Saint-Hélier). Il arriva au Canada le 26 mars 1913 et s'engagea à contrat pour 5 ans, avec salaire de 50 livres sterling, à la Compagnie Robin. Cette Compagnie lui était déjà connue, car sa mère était la cousine de M. Hamon, gérant, et il avait subi les examens d'entrée chez Robin avant son départ de chez lui. M. Becquet n'a pas le souvenir précis des dates, mais il est certain d'avoir d'abord travaillé pendant deux ans sous la gérance de M. Briard à Paspébiac. Il passa ensuite un hiver à Percé; un autre à Sainte-Thérèse, trois étés à Natashquan (Côte Nord) avec séjour hivernal à Paspébiac et à Gaspé, où il est au service de M. Valpy. II alla subséquemment à Chéticamp pour trois ans comme comptable, et à la suite, devint gérant à Ste-Thérèse pendant 15 ans. Et enfin, il resta six ans et demi à LaMecque (Île Shippagan, N.-B.) avant de quitter la compagnie. Son contrat d'apprentissage existe encore aujourd'hui. M. Becquet nous donne de la condition des pêcheurs, la version suivante:
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Témoignage de monsieur Le Garignon |
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